Au sud de l’Est

Editions Non Lieu

nonlieu@netcourrier.com

Au sud de l'Est 9

Au sud de l’Est 9

ISBN 978-2-35270-143-9

20 €
Sommaire

Contexte : La Grèce entre révolte et fatalisme (p. 7)
Construction, déconstruction et reconstruction : la Grèce depuis Bretton Woods, par Stavroula Bellos.
Paroles d’habitants : les pigadakia, par Stavroula Bellos.
Exarchia Mon Amour. Athènes, mai 2012 - La Grèce entre deux tours, par Stuart Krusee.
Une révolution en Grèce ? La classe moyenne veille au maintien de l’ordre, par Evangelia Adamou.

Dossier : Urbanisme : une modernité malheureuse (p. 27)
Ce pont entre Orient et Occident, par Predrag Matvejevitch.
Pula, par Alexandre Asanović.
Budva sur l’écume de la mer, par Dragica Mugoša.
Belgrade : retour d’exil, par Marija Knežević.
Skopje 2014 : les vestiges de demain, par Renaud Dorlhiac.
Le puzzle athénien, par Kostas Antipas.
Paysages mutants à Varna, par Alexandre Tchernookov.

Textes (p. 61)
Željko Ivanković, les souvenirs et le présent, par Dragica Mugoša.
Trois nouvelles de Željko Ivanković : L’homme qui aimait les funérailles, Le convoi de Juifs et L’homme qui s’évanouissait dans le brouillard.
Kolja Mičević : L’histoire gymnopédique de la poésie française, 1071-1867 (dix sonnets).

Regard (p. 103)
Piaţa Universităţii, photographies de Julia Beurq.

Chroniques (p. 103) Emilian Galaicu-Păun, un écrivain moderne, par Nicolas Trifon ; Si Paris m’était conté... ou le sage à l’heure du café-crème, par Mirella Patureau ; Rose Walder Lane : une grande voyageuse au « Pays des Aigles », par Eleni Laperi ; La Mort de Smaïl-aga Tchenguitch, par Dragica Mugoša.


Nous remercions Olivia Horvath pour les photographies qu’elle nous a gracieusement autorisées à reproduire.


Comité de rédaction

Alexandre Asanović, Stavroula Bellos, Jérôme Carassou, Renaud Dorlhiac, Bernard Lory, Dragica Mugoša, Cristina Passima, Alexandre Tchernookov, Nicolas Trifon, Nina živančević.

Éditorial
par Jérôme Carassou

Édifiant !
Construction, déconstruction, reconstruction. Tel aurait pu être le titre de notre dossier sur l’urbanisme au sud de l’Est. Car, même si la frénésie urbanistique qui règne là-bas au temps de l’interminable transition vers le capitalisme libéré soumet les édifices à rude épreuve, cette antienne illustre en fait les stigmates d’une autre structure, celle de l’État grec, soumis depuis Bretton Woods aux différents plans pensés pour les Grecs, hors de Grèce. En effet, comme le note Stavroula Bellos, « le contexte ordinaire, la trame où se tisse et s’organise la vie quotidienne, fluctue au gré du contexte et des textes des organisations internationales ».
Et qu’en est-il aujourd’hui du contexte grec ? Quand est-il du peuple grec ? Nous lirons qu’il se débat entre révolte et fatalisme. Comme tous les peuples d’Europe, certes. Mais de manière authentique, tragique dirions-nous si le terme n’était pas galvaudé : Dois-je accepter de travailler pour 1 euro de l’heure et permettre à ma famille de survivre ou vais-je tout envoyer balader sans espoir de lendemain qui chante ?
Construction, déconstruction, reconstruction. Le patrimoine bâti du Sud-est européen fut victime de bien des aléas au cours des dernières décennies : tremblements de terre, édifications socialistes, guerres civiles… Mais aujourd’hui, cerise sur un gâteau indigeste, les idéologues d’un marché sans entrave donne leur blanc-seing aux projets les plus délirants, souvent montés grâce à des capitaux douteux, avec en ligne de mire un idéal de pacotille : le tourisme ! De Pula à Budva, en passant par Varna, on bitume, on fait des plages… car toute l’économie doit être tournée vers ce but ultime : transformé l’Adriatique et la mer Noire en centres de vacances pour classes moyennes occidentales. Et quand le pays n’a pas l’heur d’avoir quelques côtes à bétonner, on invente un projet pharaonique qui, même s’il rend le peuple exsangue, permettra aux édiles de laisser dans la pierre une (belle) trace de leur mandat.
Construction, déconstruction, reconstruction. C’est aussi une certaine idée de la littérature, que ne renieraient pas les poètes que nous vous présentons dans ce numéro : Željko Ivanković, Kolja Mičević et Matéi Visniec. Constuire un monde grâce au verbe pour déconstruire le notre et permettre la possible reconstruction d’un ailleurs moins sinistre. Il y a urgence !


132 pages, décembre 2012.



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