Présentée au temps de la Yougoslavie comme un pénitencier moderne, la prison de Dubrava au Kosovo fut entre les 19 et 24 mai 1999 le lieu d’un massacre planifié par l’appareil d’État aux ordres de Slobodan Milošević. En pleine campagne aérienne de l’OTAN, la Serbie a transféré de ses diverses prisons et rassemblé en un seul lieu au Kosovo près d’un millier de prisonniers, dans le but d’en éliminer un maximum. Mais ce crime de guerre ne fut jamais jugé. Au moins cent-vingt prisonniers furent exécutés, une génération d’Albanais du Kosovo héritière des autres combats pour la liberté. Activiste de la première heure et survivant du massacre, Enver Dugolli revient sur les luttes des années 1980 et 1990 et sur ses rencontres marquantes dans la clandestinité ou en prison. Récit de l’histoire dans l’histoire qui fait comprendre pourquoi il n’y avait d’autre alternative pour le Kosovo que celle de devenir un État.

ENVER DUGOLLI, né en 1963 en Drenica, est aujourd’hui député de la majorité (Mouvement Autodétermination). Après plusieurs fonctions d’encadrement au sein des Forces de Sécurité du Kosovo d’où il sortit haut gradé, il fut vice-ministre de la Défense dans le premier gouvernement du Premier ministre Albin Kurti (février-juin 2020).

Préface et traduction de l’albanais par Sébastien Gricourt.


184 pages, mai 2024.

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